diumenge, 27 de novembre del 2016

L'Occitanie historique [traduction française de l'éditorial de Jornalet]








“L’unité scientifique de l’espagnol, du français et de l’italien n'est pas mise en question”, dit en occitan le linguiste galicien Antonio Molexón Domínguez dans son interview que nous publions dans ce journal. C'est toujours l’unité des langues minorisées qui est mise en question par d’organismes au service de l’empire qui cherche à détruire ces langues. Comme d’autres langues minorisées et menacées, l’occitan subit quelques tentatives de sécessionnisme linguistique: en gascon, en auvergnat et en provençal. Parfois aussi en niçois, mais de manière plus vague. C'est Domergue Sumien qui en parlait dans Jornalet en juin 2014.

Les divisions administratives de l’État français sont un autre attentat contre notre langue, notre culture et même notre histoire. Il s'agit de divisions arbitraires qui suivent des critères géostratégiques. D'ordinaire, elles brisent les contrées historiques et culturelles du pays, et elles ont porté un coup à la vision occitane du territoire. Par exemple, la région qui a pris le nom de l'Occitanie contient des morceaux importants de la Gascogne, de la Guyenne et du Languedoc, et même de tout petits bouts de la Châtaigneraie et du Carladès en Auvergne et l’extrémité occidentale du Comtat Venaissin en Provence. En outre, elle comprend une toute petite extrémité du Pays de Serres, et partage les contrées du Bas-Armagnac, de l'Aubrac, de la Margeride et de la Cévenne  languedocienne.

C'est pourquoi nous croyons qu’il n'est guère judicieux d’affirmer publiquement que cette “région administrative rassemble 90% de l’Occitanie historique”, comme l'a fait le président de Convergence Occitane, selon ce que nous pouvions lire dans La Setmana. Cette affirmation suit une interprétation personnelle de l’origine du terme “Occitanie” qui met en question le mouvement occitaniste des cinquante dernières années et qui pourrait alimenter les thèses du sécessionnisme linguistique mentionné dans le premier paragraphe de cet éditorial. À un moment où le combat occitaniste est en train de reculer et perd de plus en plus d’influence à cause de sa fragmentation, il est important de construire des stratégies d’unité et non pas de division. Le fait que cette région ait pris le nom de tout le pays peut être une occasion cruciale pour un combat politique de portée nationale. Aussi bien la région citée comme le mouvement occitaniste du reste du territoire occitan doivent s'engager à travailler ensemble pour répandre le sentiment d’occitanité, la connaissance de la culture propre du pays et l'envie de récupérer la langue et de la faire vivre.

Par exemple, défendre à l'heure actuelle l’occitan à Marseille —la plus grande ville d’Occitanie— est un acte d’héroïsme. Et c'est pour cette raison que nous voulons saluer l’énorme travail que réalise l’Ostau dau País Marselhés (OPM) avec sa diffusion de la langue et de la culture occitanes et dans le cadre de l’interculturalité et de la diversité culturelle de notre pays, comme nous le revendiquions dans l’éditorial de la semaine passée. En outre, nous voulons aussi saluer l’action que deux militants à titre individuel et en dehors de l’OPM mèneront à bien le 17 décembre prochain devant le Musée des Civilisations d’Europe et de la Méditerranée pour y revendiquer l’occitan. Pourrions-nous les rejoindre et les soutenir? Est-ce que nous allons à Marseille le 17 décembre prochain?


Venètz de legir la traduccion francesa de l'editorial de Jornalet del 27 de novembre de 2016.

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